Je me permets de poster cet article de ma composition dans le projet Sarathdario car il parle du Culte du Plaisir, et qu'il est donc lié aux elfes noirs.
Cet article retrace l’histoire du Culte du Plaisir, un des nombreux maux qui a marqué, et marque toujours, la population elfique. La première partie relate la naissance du culte, avant la Déchirure, et son évolution en Ulthuan jusqu’à aujourd’hui. La deuxième partie, qui suivra, concernera l’évolution du culte dans la population Druchii, en Naggaroth.
La majorité de l’article repose sur du fluff officiel, cependant votre serviteur a parfois romancé et extrapolé certaines choses.
Les dates font références au Calendrier Impérial.-4470 : Les forces du Chaos attaquent de nouveau Ulthuan. En Avelorn, la Reine éternelle est tuée et ses fils sont portés disparus. Déchiré par la souffrance, Aenarion se rend sur l’Ile Blafarde et tire l’Epée de Khaine. En acquérant ses pouvoirs, il apporte également sur la race des elfes la malédiction.
Qui peut dire aujourd’hui si c’est aussi à cause de cette malédiction que le Culte du Plaisir ravage la civilisation elfique ?
- 4461 : pendant cette nouvelle guerre contre le Chaos, Aenarion sauve la prophétesse Morathi d'une bande d'adorateurs maraudeurs de Slaanesh.
Là encore, est-ce le destin maudit du Défenseur qui a mis la mère de beaucoup de maux sur son passage ? Morathi était-elle réellement captive, ou consentante ? Morathi a-t-elle séduit Aenarion naturellement, ou par d’autres biais, magiques ?
Toujours est-il qu’elle a sans doute été marquée à jamais par son expérience avec les cultistes.
Loin de le montrer aux autres, elle devient l’épouse d’Aenarion et ils établissent leur cour à Nagarythe. La dite cour était constituée en grande majorité par des soldats de l’armée d’Aenarion. Il s’agissait de ses plus fidèles guerriers, et donc de ceux qui lui ressemblaient le plus. Comme lui, ils avaient combattu les hordes de démons avec une grande rage et une grande violence. Rien d’étonnant à ce que Khaine, dieu de la Guerre et du Meurtre, devînt rapidement la divinité elfique la plus vénérée de la région.
- 3419 : Mille ans après la fin de la guerre contre le Chaos, un nouveau péril vînt frapper Ulthuan.
Pendant que Malekith voyageait dans de lointaines contrées, Morathi passait le temps dans une certaine indolence. Elle avait tissé de puissantes relations et quelques amitiés utiles parmi les courtisans d'Anlec. Elle organisait souvent moult réjouissances pour ses semblables sybarites désœuvrés. Le vin coulait en abondance et les meilleurs artistes, musiciens, danseurs et poètes de tout le royaume étaient convoqués pour agrémenter de leur présence ces festivités. Personne ne trouvait cela anormale : après des siècles de guerre contre le Chaos, les elfes pouvaient bien prendre un peu de plaisir.
Néanmoins, avec le temps, même ces plaisirs dérisoires devinrent une routine ennuyante et Morathi avait besoin de moments plus passionnants. Elle réclamait sans cesse d'autres passe-temps et des sensations toujours plus fortes. Depuis l'enfance de Malekith, elle avait embrassé les croyances de nombreux cultes religieux. Mais rarement elle restait active auprès d'eux plus de quelques années ou, au mieux, quelques décades.
Aucun de ces cultes populaires ne satisfaisait réellement ses aspirations déviantes. Elle et ses amies se décidèrent alors à glorifier des dieux honnis dans le panthéon elfique.
Ces divinités étaient :
Khaine, dieu du Meurtre et de la Guerre, déjà vénéré depuis longtemps en Nagarythe par sa population principalement guerrière.
Atharti, dieu du plaisir et de la paresse.
Ereth Kial, divinité du monde souterrain.
Ellinill, dieu de la destruction.
Nethu, fils d'Ereth Kial, gardien des portes de Mirai, le monde des morts.
Annath Raema, sœur de Khaine, déesse de la chasse sauvage.
Hekarti, divinité des invocations et de la magie noire.
Leur culte fut d’abord clandestin, pratiqué dans des réunions au comité très restreint où l’on donnait des offrandes et remerciait ces dieux pour leur avoir accorder une vie heureuse. Mais Morathi n’hésita pas longtemps à immiscer ces petites cérémonies dans les grandes fêtes qu’elle et sa cour continuaient à organiser. Pour des gens marqués par la guerre, avides de joies et de nouveautés dans leur quotidien et vénérant Khaine depuis longtemps déjà, il n’y avait là rien de choquant, et ces nouveaux dieux eurent un franc succès auprès des convives.
Ces cultes obscurs se répandirent rapidement dans tout le royaume de Naggarythe, et même dans le reste d’Ulthuan.
Leur pratique était grossièrement la même partout : cérémonies sous forme de festin dans lesquelles les elfes chantaient et dansaient en l’honneur de leurs dieux, bercés par le rythme lancinant des tambours et les muscs de narcotiques.
Bien sûr, certains cultistes allaient plus loin. Les fanatiques d’Atharti organisaient des prières au caractère sexuel, ceux d’Ellinill ou de Nethu sacrifiaient bon nombre d’animaux d’une manière plus ou moins violente.
Ainsi est né ce que l’on nomme le Culte du Plaisir.
Il est intéressant de noter que toutes ces divinités interdites avaient bien des points communs avec les dieux du Chaos, notamment Slaanesh. Ainsi, les elfes, ceux mêmes qui avaient combattus les hordes de démons pour sauver leur foyer, s’étaient tournés, sans même sans rendre compte, vers des divinités symbolisant bon nombre des traits de caractères de leurs anciens ennemis démoniaques. Une preuve de plus que le Chaos s’insinue dans les civilisations sous toutes les formes : armées de démons, mais aussi pensées malsaines et pratiques immorales…
Toutefois, de son côté, Morathi avait une âme plus noire encore. Finissant par ne plus se contenter du culte de dieux elfiques interdits, elle se rappela les délices sensuels qu'elle avait éprouvés alors qu'elle était avec les cultistes de Slaanesh.
Ce fut un simple cap à franchir pour elle et ses plus fidèles amis que de passer des prières joyeuses à des dieux interdits à quelque chose de plus sombre et plus dangereux. Bientôt, Slaanesh rejoignit les divinités célébrées lors de soirées de plus en plus hédonistes entre Morathi et ses proches. Tous les amis de la futur Matriarche Suprême n'étaient pas franchement enthousiastes à l'idée de vénérer un dieu chaotique lors de ces fêtes, mais ils étaient surtout des membres de la noblesse. Ainsi, ils savaient éviter d'offenser Morathi en n'élevant pas la voix contre ses allégeances ; surtout si elles voulaient conserver la vie privilégiée à laquelle ils étaient habitués maintenant. C'est ainsi qu'ils acceptèrent d'honorer Slaanesh lors de leurs rencontres et bientôt, hommes et femmes commencèrent à apprécier les plaisirs plus charnels que le dieu favori de Morathi leur permettait de vivre.
Leurs pratiques ne se limitaient en effet pas à de simples plaisirs sexuels comme cela arrivait déjà dans le Culte du Plaisir désormais répandu : le sadomasochisme avait désormais une place de choix dans leurs réunions.
Paradoxalement, le Culte du Plaisir comme celui de Slaanesh gardèrent leur intérêt pour la richesse et l’art qui étaient présents depuis les premiers festins organisés par Morathi, et il inspira de nombreux artistes de Nagarythe.
Certains elfes noirs, pas forcément slaaneshi, assurent encore aujourd’hui que le Culte du Plaisir produisit les plus belles odes de l’époque et que des elfes tels qu’Oeric et Aesabaï sculptèrent les plus délicates statues pour les Jardins de Délectation de Morathi.
Morathi. Elle a été une des principales prêtresses du culte dès le début. -2774 : Certains elfes des autres royaumes commencent à regarder le culte du Plaisir d’un mauvais œil. D’abord, ce sont les pratiques amorales des cultistes qui sont contestées. D’autant plus que, alors que les sacrifices de bétail au nom des divinités interdites sont bien connus, les autorités font désormais face à des disparitions mystérieuses d’elfes…
De plus, des princes secrètement membres de ces sectes propageaient des rumeurs clamant que Bel Shanaar était un faible et un usurpateur du trône. C’est pourquoi les ennemis des cultistes les plus clairvoyants allaient jusqu’à dire que le culte n’était pas qu’une église, mais bien une organisation visant à renverser le Roi Phénix.
On ne sait pas trop si ces rumeurs provoquèrent les actions suivantes de Malékith, ou s’il les avait déjà ourdies depuis longtemps, mais toujours est-il que le fils d’Aenarion, de retour en Ulthuan, accusa sa propre mère d’être la fondatrice des Cultes du Plaisir et de Slaanesh. Ceux-ci furent dénoncés publiquement pour leur immoralité et leur dangerosité.
Malékith, alors Grand Ambassadeur, promit des récompenses aux elfes qui dénonçaient ceux s’adonnant au culte du Plaisir.
Cette chasse aux sorcières cautionnée par Malékith n’était en fait qu’une habile ruse.
Le fils d’Aenarion avait en fait vu l’opportunité de se débarrasser une bonne fois pour toutes de ceux qui s’étaient opposés à sa montée sur le trône.
Il envoya les agents des temples de Khaine dissimuler de fausses preuves dans les demeures de ses ennemis pour pouvoir les accuser d'avoir succombé à l'attrait de Slaanesh et les écarter des affaires quotidiennes de la cour. Malékith affirmait les enfermer dans les cachots de ses donjons pour les laisser méditer sur leurs errements. En vérité, ces prisonniers étaient offerts aux prêtresses de Khaine en remerciement de leurs services rendus.
D’un autre côté, ceux qui se rendaient (et ne constituaient pas de menace politique pour le futur Roi Sorcier) étaient enfermés dans les geôles de Nagarythe pour être forcés de se repentir.
Durant une longue période, Malékith laissa s'étendre l'influence des cultes, cela lui fournissait l'outil parfait pour mettre un terme à la carrière de ses adversaires politiques qui avaient fait avorter sa tentative de devenir roi.
-2751 : C’est cette année là que Malékith alla au bout de son stratagème. Il fit empoisonner Bel Shanaar. Dans la foulée, il convoqua tous les princes en prétextant qu’il désirait demander le contrôle des armées pour éliminer définitivement le culte. Le fils d’Aenarion voulut leur faire croire que le Roi Phénix était un cultiste, et que, démasqué, il avait mis fin à ses jours. Les nobles comprirent alors la trahison de Malékith, mais c’était trop tard. Une armée secrètement levée lui permit d’éliminer les princes. Le reste de l’histoire est connu du lecteur cultivé, c’est la Déchirure.
Le culte jouera à plusieurs reprises un rôle durant la guerre.
Ce sont des assassins des cultes qui attaquèrent Imrik, futur Caledor le Premier, en Chrace, où seule l’intervention de chasseurs locaux sauva sa personne. C’est cet évènement qui marqua la naissance de l’ordre des Lions Blancs.
De plus, l'invasion d'Ellyrion et de Tiranoc par les troupes de Malékith fut facilitée par les agents des cultes qui avaient infiltrés les familles régentes et les avaient prises en otages.
Avant de passer à la suite de l’histoire du Culte du Plaisir, analysons un peu ses débuts, que nous venons de conter.
S’il avait été réellement combattu par les sbires de Malékith, il serait peut-être mort dans l’œuf, même s’il aurait sans doute fini par réapparaître. Au contraire de cela, le Roi Sorcier a assuré son maintien en vie pour servir ses propres intérêts. Le fait est qu’il a ainsi permis sa survie dans les deux civilisations : Asur et Druchii. Comment aurait-il pu mourir chez les elfes noirs, puisque Morathi était, et est, toujours en vie ?
Cependant, je rappelle au lecteur distrait que nous nous intéressons, dans cette première partie, uniquement au Culte du Plaisir en Ulthuan.
Sur l’île magique, le Culte a pendant longtemps disparu, tout du moins en surface. Nul doute qu’il avait des adorateurs secrets. Mais il ne faisait pas bon être un adorateur de sombres divinités pendant la période suivant la Déchirure et la Première guerre elfe noir, car c’était une époque tout ce qui touchait à Malékith et à sa mère était particulièrement honnis. De plus, on percevait encore des traces du climat de suspicion générale qui avait régné alors que les purges battaient leur plein, qui s’estompait désormais alors qu’on commençait à se rendre compte que bien des gens présumés slaaneshi arrêtés sur l’ordre de Malékith n’avaient en réalité sans doute jamais été des cultistes.
497 : La Tour Blanche est terminée.
L’Ordre des Maîtres des Epées est fondé. Ce n’est que le plus connu des nombreux ordres crées et rattachés à la Tour.
Une petite parenthèse hors culte va être faite afin de parler quelque peu de deux de ces ordres : celui des maîtres des épées, et celui des lames fantômes. En effet, ces deux formations vont jouer un rôle crucial dans la suite de l’histoire du culte.
Le premier ordre a été crée afin de servir de garde de parade à la Tour. De parade, car en réalité tous les sorciers de la Tour et la brume magique l’entourant pouvaient la défendre très bien tout seuls, et parce que dans la pratique les tâches concrètes à la charge des maîtres des épées étaient celle de messagers et de gardes du corps personnels des mages dans leur voyage dans tout Ulthuan.
Trouver des hommes pour cet ordre n’a pas été très difficile, cela s’est en effet réduit à engager tous les elfes avides de parfaire leur dextérité au combat, car la fonction de maître des épées laissait de nombreux temps libre afin de s’entraîner. L’ordre prit donc dès le début des airs de club de duellistes. On sait aujourd’hui que cette configuration a permis à l’ordre de devenir ce qu’il est, c’est-à-dire un groupe rassemblant parmi les guerriers les plus forts du monde.
Un Maître des épées Le second ordre rassemble ceux qu’on appelle les Lames fantômes, bien peu connu des elfes d’Ulthuan. Beaucoup pensent que ce n’est qu’une légende.
Mais ils existent belle et bien, et ce sont tout simplement les espions des mages de la Tour blanche. Ils enquêtent dans tout le pays pour le compte de ces derniers, afin de les tenir au courant de tout.
Bien entendu, comme leur nom l’indique, les Lames fantômes sont de vrais agents secrets, c’est-à-dire qu’ils maîtrisent l’art du combat, et notamment celui de l’assassinat.
Au début de leur création, cela ne leur fut pas d’une grande utilité. Leur adresse ne servit qu’à éliminer quelques mages ratés qui s’étaient définitivement perdus dans les voix de la Magie noire. Le but était ici d’éliminer des fous avant qu’ils ne fassent du mal à leur entourage. Cela n’était que rompre un sursis, car tout manipulateur de magie noire sans réelle connaissance, au contraire des Druchii, était destiné à se faire dévorer par un démon qu’il aurait lui-même invoqué…
Nous verrons que le Culte leur a donné l’occasion s’exercer bien plus souvent au crime.