Bon, voilà, je pond un petit texte dont l'idée m'a paru sympa, mais que j'ai eu bcp de mal à mettre en forme. Dans l'idée, c'est un passage intermédiaire entre la Geste de l'ordre et le Champion de Lumière, les deux cycles de la Légende de l'Epée-dragon de Caledor (Vous trouverez le premier ici :
https://ulthuan-naggaroth.forumgaming.fr/t4496-recitla-legende-de-l-epee-dragon-de-caledor-glaive-de-feu, et le second là :
https://ulthuan-naggaroth.forumgaming.fr/t4774-recitla-legende-de-l-epee-dragon-de-caledor-cycle-ii#64494)
Mais n'ayez crainte ! Ce récit (et le second cycle) peuvent TOUT A FAIT ETRES LUS SANS AVOIR LU LA PREMIERE PARTIE. A bon entendeur, salut.
Du reste, pour ceux qui l'on lu, certains éléments vous paraîtrons familiers, d'autres non ; qu'importe, tout cela sera explicité en temps et en heure.
Bonne lecture (attention, long récit !)
***
L'aura sinistre de la forêt s'épaississait au fur et à mesure de sa progression. Yriellen n'était pas un lâche, loin de là, mais une crainte sourde s'élevait en lui au contact des énergies répugnantes qui balayaient ce lieu, engendrant d''étranges mutation au sein de la flore locale. Le nom que les autochtones avaient conférés à ces bois lui allait fort bien : Haera's Verth, Mortebrumes. Si un doute avait persisté au fond de son esprit, il était au moins à présent certain de l'exactitude de ses visions. L’Ennemi était là.
Son marteau écarta une nouvelle branche aux formes torturées, dévoilant au regard magique du prêtre un grand manoir aux spires élancés. Ses murs lourdement sculptés esquissaient des scènes atroces, mais pourtant empli d'une sensualité frappante. Des vents de magie corrompues nimbaient des stèles impies de lueurs rosâtres, agressant les sens aethériques d'Yriellen. Au centre du rempart le plus proche se dressait une grande porte dorée, figurant des créatures défigurées nanties de pinces et de crochets. Et au dessus de dette porte, une étoile à huit branches.
Le prêtre s'agenouilla un instant et murmura une rapide prière. Appuyé sur son marteau sacré, sa cape blanche détrempée gisant à moitié dans la boue, son regard aveugle auréolé d'un halo d'or, il amena alors à lui des énergies sanctifiées, pures, viscéralement opposées à celles qui dominaient le lieu.
_Messeigneurs Vaul et Asuryan. Je me bat pour vous. Accordez-moi force et espoir dans ma tâche.
Sa main droite alla serrer un petit pendentif à son cou. La magie prit forme, créant un bouclier doré autour de sa personne. Un léger sourire aux lèvres, il se redressa et marcha vers le destin qu'il s'était forgé dans les flammes de l'enfer.
Le grand marteau forgé sur l'Enclume de Vaul alla se fracasser sur les portes. Mais au moment même où l'arme allait toucher le métal maudit, les battants s'ouvrirent seuls. Yriellen manqua de s'effondrer, emporté par la force de son coup. Instantanément, son expérience prit le dessus et il se redressa, l'acier enchanté en main, ses yeux de lumière sondant les profondeur de l'entrée du manoir.
Une musique lancinante vint à ses oreilles, murmurant de douces promesses de gloire et de richesses éternelles. Des parfums capiteux emplissaient l'aire d'une atmosphère suave et attrayante, aidées en cela par des fumerolles violettes aux formes à la fois agréables et repoussantes. De temps à autres, des cris d'extases résonnaient entre les murs, portés par des vents magiques de particules dorées. L'antre de l'Ennemi dans toute sa splendeur morbide.
Yriellen traça une rune de protection dans l'air impur, et marcha dans le hall d'entrée. Des statues grotesque semblaient le suivre des yeux, mais il n'y prêtait pas attention.
Au fond de la salle se trouvait un escalier. Un escalier qui descendait dans les profondeurs du monde.
_Que l'Epée me protège, souffla-t-il.
Et il s'engagea dans le passage.
***
Kaelthar jura. Ce lieux entre tous était marqué par le Fléau du Nord. Une aberration pour le saint Temple de Kaela Mensha Khaine. Il fallait éradiquer tout ça, et pour cette tâche, l'Illuminé du dieu du meurtre ne connaissait qu'une seule manière, qu'une seule voie : celle dictée par son Draïch.
Il contempla avec dégoût une statue d'une femme ailée à moitié recouverte d'écailles, et nanti de deux lames d'os incurvées. Sans hésiter, il balança son arme sacrée et décapita cette absurdité d'un coup net.
Poursuivant son chemin, il passa à travers une multitude de salles enténébrées sans pour autant se rapprocher de son objectif. Il avait essayé de se repérer au son des voix, mais c'était extrêmement difficile, pour ne pas dire impossible. Les maudites incantations des slaaneshis se faisaient pourtant entendre d'un bout à l'autre du manoir, mais quant à en trouver un vivant...
Une nouvelle porte s'ouvrit toute seule devant lui. Il détestait ce fait déplaisant. Enfoncer un accès , c'était déjà combattre, pénétrer dans un lieu interdit. Mais là, c'était comme si l'ennemi acceptait pleinement de le voir ici.
Écartant un instant la haine de ses pensées, il observa le hall qui s’offrait à son regard. Une grande salle à peu près identique aux autres. A ceci près qu'une étrange lueur dorée baignait le fond de la pièce. Pas une lumière maléfique, non, une lumière sacrée. Et au milieu de cette soudaine clarté se trouvait un grand guerrier en armure, ceint d'une cape blanche à liseré rouge, un marteau appuyé contre son épaule. Ses yeux (s'il en avait) étaient aussi flamboyants que l'aurore. De grandes bandes de tissus opalescent pendaient à ses épaules, couvertes de runes de prières, motifs répétés sur son armure et sur la hampe de son arme. A n'en point douter, un prêtre, mais aussi un redoutable guerrier.
Kaelthar jura de nouveau. Un Asur ? Ici ?
Un soupir fataliste à ses lèvres, il se prépara à déverser toute sa frustration sur son nouvel ennemi.
***
Yriellen demeura interdit. Un instant, la silhouette belliqueuse l'avait fait croire à une réaction tardive des cultistes, mais après réflexion, ce Druchii n'était pas corrompu. Ses pensés, pour êtres sanglantes, n'en était pas moins pures, lui apprit l’œil d'Isha qui pendait à son cou. Il n'était probablement que la réponses du culte de Khaine à la souillure du chaos. Son homologue, en quelque sorte.
L'elfe brandit une longue lame barbelée et marcha vers lui en silence. Calmement, le prêtre de Vaul changea la prise de son marteau et avança à son tour. Son aura aethérique flamboyait, tandis que les ombres autour du Khainites semblaient s'être soudainement cristallisés, menés par une haine millénaire et insatiable.
A dix mètres, le Druchii se mit à courir en hurlant un antique cri de guerre :
_POUR ET PAR KHAINE !
Elevant au-dessus de lui son marteau sanctifié, Yriellen entrevit en un instant sa vie de jadis et vit s'échapper de ces lèvres un hurlement autrefois synonyme d'honneur et de sacrifices, de serments et d'espoir.
_CIEL DE MORT !
Mais à ces saintes vocifération vint répliquer un dernier cri :
_POUR LE PRINCE DE L'EXCES!
Interloqués, les deux adversaires hésitèrent. Et furent emportés par le tourbillon des combats.
Les cultistes, surgissant de trois invisible portes cachées, se jetèrent de concert sur les deux guerriers sacrés. Leur instinct prenant le dessus, ces derniers firent face, un Draïch et un marteau contre une mer de sabres courbes.
Dès lors, le sort des slaaneshis était scellé.
Kaelthar laissa la Voie de Khaine s'emparer de lui, et sa lame se mit à danser. Chaque coup était mortel, chaque incision provoquait une mort expéditive, sans distinction ni plaisir. L'efficacité personnifiée. Les cultistes n'avaient même pas le temps de lever leurs armes que la mort s'abattait sur eux, terrible, inéluctable, fulgurante. Les mouvements de l'exécuteur, imperceptible, faisaient littéralement voler les tête des hérétiques à une vitesse ahurissante.
Le marteau de Vaul, quant à lui, ne cessait de s'abattre dans une tempête de flammes sanctifiés, tel une comète invoquée par Asuryan en personne. Yriellen était devenu puissant, bien plus que jadis. Sous son aura, les armes et armures des cultistes entraient en fusion, dévorant leurs chairs dans un hurlement de souffrance et de plaisir. A ses lèvres, des cantiques de batailles chantaient la gloire d'un ancien ordre de chevalerie aujourd'hui perdu. Et ces paroles ne résonnaient pas qu'au royaume des mortels mais biens aussi dans le warp aux milles couleurs.
_Par le sang de Khenianor Cielemort, et par celui d'Aelera de la Porte, je vous bannis de ce monde, créatures infâmes ! Car un jour reviendra l’Épée, et ce jour le Chaos tremblera devant la pureté d'Ulthuan !
Quelques instants passèrent, puis les ultimes hérétiques périrent par la main des purgateurs. Le dernier d'entre eux, enserré par la poigne du gantelet d'Yriellen, crachait du sang et continuait à hurler d'antiques paroles.
_Ou en est le rituel, misérable créature ? Répond !
Il frôla le visage du traître avec son marteau. Les runes saintes ravagèrent la peau de l'impie, qui se mit à hurler.
Légèrement agacé, Kaelthar arracha l'elfe prisonnier des mains du prêtre et le jeta par terre. Là, gardant un œil sur Yriellen, il brandit un étrange appareil de fer noir et le plongea dans le cœur du cultiste.
_Tu ne va pas mourir, le rassura l'Illuminé. Tu va seulement souffrir longtemps si tu ne me donne pas la réponse.
La loque sanguinolente hurla de plus belle. Sans réfléchir, la bouche gorgée de sang, il cracha :
_Le rituel est terminé. Mon maître est désormais un prince de l'enfer. Tremblez devant Sa présence !
Les deux guerriers pâlirent. Aucun d'entre eux ne pouvait affronter un Prince Démon et s'en sortir vivant.
Le cultiste poussa un long râle et Kaelthar l'acheva d'un coup de botte, broyant sa tête et sa cervelle dans une infâme bouillie de fluides corporels. Puis les deux elfes se regardèrent, méfiants.
Des millénaires de haine les séparaient, et pourtant, aujourd'hui, chacun savait qu'il ne saurait l'emporter sans l'autre. Ils restèrent ainsi longtemps, se jaugeant du regard, leurs mains serrées sur leurs armes, lumière et ombre sur fond de corruption.
_Cela vous dirais de renvoyer un Prince démon en enfer ?
Kaelthar sourit faiblement.
_Et qu'est-ce que vous savez faire ?
Un autre sourire s’épanouit sur le visage du prêtre Asur.
_Tuer des gens.
L'executeur cracha par terre.
_Alors nous n'avons pas de temps à perdre.
Et c'est côte à côte qu'ils s'enfoncèrent dans le territoire du Chaos.
***
Erzardan se retourna en souriant. Le prince démon de Slaanesh sentait les pas des deux petites chose contre le marbre de sa salle du trone. Très bien. Deux victimes de plus pour le Prince de l'excès...
Devant lui marchaient une paire d'elfes bien étrange. Un Druchii et un Asur. Deux prêtres-guerriers aux armures souillé de sang et d'ichor démoniaque. Un marteau et un Draïch contre l'une des entités les plus puissante du monde.
Le rire du seigneur du plaisir empli la pièce. Un rire charmeur...
_Venez-vous me rendre hommage, ô nobles féaux ?
Le prêtre au regard de lumière lui jeta un regard méprisant.
_Nous somme venus te bannir, aberration. N'ai crainte, ta mort sera douloureuse.
Le démon sourit. Un de ses serviteurs se jeta vers l'impudent en hurlant et fini négligemment écrasé par le marteau de l’intéressé.
Erzardan soupira (dans la mesure où peut soupirer un démon de 4 mètres), et ordonna d'un geste à ses autres suivants de se jeter sur les intrus.
Sans un mot, le Druchii fit un pas vers eux et les massacra en quelques instants, dans une volée de têtes tranchées. Sa maîtrise du Draïch était réellement impressionnante.
Erzardan invoqua deux longues rapière dans ses 4 mains... Humm... Peut-être allait-il pouvoir d'ors et déjà éprouver le plaisir d'un bon combat...
***
Kaelthar vit le Prince démon se jeter vers lui avec une rapidité insoupçonnable de la part d'une aussi grande créature. Hurlant une imprécation, il para les fines rapière à l'aide de son draïch. Un intense ballet s'engagea alors entre les deux bretteurs, démon et mortel élevant au rang d'art leurs techniques de combat respectives. Passe, contre-passe, feinte, parades, ripostes...
Puis le marteau d'Yriellen brisa l'enchaînement d'un puissant coup de taille, obligeant le serviteur de Slaanesh à se décaler légèrement de côté. Une rapière fendit l'air vers le prêtre, mais fut interceptée par une rune de protection hâtivement tracée par les mains du servant des vrais dieux.
Profitant de cet instant, Kaelthar tenta un coup de taille au dessus des jambes démoniaques. L'ichor jaillit, et le démon recula une seconde fois.
Puis un nouveau bras se forma dans la chair du démon à une vitesse ahurissante , hérissés de griffes vibrantes de pouvoir. Sans crier gare, il frappa Yriellen au côté, brisant bouclier et protection psychiques comme autant de couches de papier, et envoyant le serviteur de Vaul valser dans les airs. Les runes de l'armure sacrée grésillèrent, le regard d'or s’éteignit, et en dernier lieu, le gantelet d'argent lâcha le saint marteau. Puis Erzardan invoqua trois nouvelles armes, et ses cinq bras armés se fendirent vers l'exécuteur, qui sauta lestement pour éviter l'attaque.
Kaelthar lâcha un juron et se jeta de plus belle sur le Prince démon. A nouveau, la danse de mort reprit, un Draïch contre à présent cinq rapières impies.
Mais si les talents d'escrimeurs de l’Illuminé n'avaient pas leurs pareils, son endurance était celle d'un mortel, et il commença à faiblir. Il dut reculer, puis reculer, encore et encore, jusqu'à être pratiquement acculé au bord du mur.
Le démon criait déjà victoire, et un chant sacrificiel montait à présent vers des cieux qui n'étaient pas de ce monde. Kaelthar parait désespérément les attaques, tout en songeant que sans son armure, il serait déjà mort une dizaine de fois.
Puis, alors que tout espoir semblaient avoir disparus, les deux yeux d'Yriellen reprirent vie, et l'Asur commença à se relever.
Une boule de feu jaillit de l'une des mains du démon et fonça vers lui. Une main tremblante éleva le marteau dans l'air, lequel absorba l'impact. Puis il commença à murmurer, doucement, puis de plus en plus fort :
_Ô grand Vaul qui jadis forgea les Lames de la Guerre, seigneur du métal aveugle et enchaîné...
Des sons lointains emplis du bruit de forges et d'enclumes soufflèrent doucement leurs hymnes apaisants dans la salle torturée. Le chant slaaneshi se tût, et des énergies fortes et pures se répandirent dans la salle, repoussant un instant les forces des ténèbres.
Une autre boule de feu frappa, et manqua sa cible.
_...que le feu qui t'habite vienne en moi, et que tes pouvoirs me soient attribués !
Pendant un instant, chaque élément métallique de la pièce fut contrôlé par le prêtre de la forge. Et tous convergèrent vers le démon avec la force d'un ouragan.
Une onde de magie pure s'échappa du seigneur de l'enfer, et tout les chandeliers, sabres de cultistes et autres objets furent stoppés par la sorcellerie du warp. Tous, sauf le marteau.
L'arme au runes incandescentes franchit la barrière aethérique et frappa Erzardan au cœur. Le Démon mugit et s'effondra au sol, terrassé par le choc.
Immédiatement, Kaelthar surgit, et, d'un grand balancement de son Draïch, il décapita définitivement l'aberration.
_Pitoyable, murmura-t-il en jetant un dernier regard au démon.
Puis il rejoignit Yriellen. Celui-ci, à terre, crachait du sang tout en murmurant quelques prières d'actions de grâce. Kaelthar éleva son Draïch, prêt à en finir, puis hésita.
_Je n'ai connu qu'une poignée de guerriers comme toi. Et ils sont tous mort à la bataille des Pics de Sang. L'un d'entre eux maniait un marteau de guerre. Est-ce que... ?
Pour toute réponse, Yriellen désigna l'une de ses amulettes, en forme d'Epée.
L'exécuteur hésita encore un instant, puis relâcha sa prise sur sa lame.
_Ceux de ta race étaient de bon serviteurs de Khaine. Je ne te turais pas cette fois... Mais prend garde à notre prochaine rencontre.
Le prêtre sourit imperceptiblement. La réponse du Khainite fut encore plus imperceptible.
_Qu'Asuryan te protège, fit Yriellen.
_Que Khaine t'accorde de verser le sang, murmura Kaelthar.
Et l'Illuminé quitta Mortebrume, sans regret mais plus troublé que jamais.